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LE POISSON CLOWN ET LE CINEMA (22.02.04)

une rubrique publiée par http://www.lematin.ch




Si l'on avait mis autant d'argent pour protéger les récifs coralliens et les poissons clowns que promouvoir " le monde de Nemo ", cela aurait été bénéfique pour de nombreuses espèces marines menacées de disparition.

Si l'on avait mis autant d'argent pour protéger les récifs coralliens et les poissons clowns que promouvoir " le monde de Nemo ", cela aurait été bénéfique pour de nombreuses espèces marines menacées de disparition. Savez-vous que plus de 150'000 poissons clowns sont vendus chaque année à des aquariophiles ! Et l'on peut se demander si la sortie du Monde de Nemo ne va pas aggraver cette situation ! Quoiqu'il en soit il y a tout de même quelques éléments à rajouter à cette histoire. Les poissons clowns (attention il y a plusieurs espèces) font partie du groupe de poissons appelés téléostéens. C'est le groupe le plus important et le plus diversifié parmi les poissons osseux. Vous allez les rencontrer dans la majorité des milieux aquatiques, des eaux douces aux océans, en passant par les eaux saumâtres etc. C'est dans ce groupe que se trouve la famille des demoiselles ou Pomacentridae à laquelle est rattaché le poisson clown que vous avez admiré dans le Monde de Némo. Dans cette famille assez particulière se rencontrent aussi les demoiselles proprement dites, les sergents-majors et les poissons clowns. Ce sont la plupart du temps des poissons de petite taille souvent très coloré et possédant les caractéristiques suivantes : le corps est relativement haut et comprimé avec une petite bouche terminale garnie de dents coniques ou incisiformes. Les écailles sont assez grandes, la nageoire dorsale est continue. Ces petits poissons remarquables abondent dans les zones rocheuses et les récifs coralliens. Leur régime alimentaire est très variable et l'on rencontre des herbivores et surtout une quantité d'omnivores et des planctophages. Les poissons clowns sont regroupés dans la sous-famille des Amphiprioninae. Les espèces du genre Amphiprion et Premnas vivent en étroite association avec une ou plusieurs espèces d'anémones de mer qui leur servent d'hôtes. Certaines espèces n'acceptent qu'une seule et unique espèce d'anémone de mer tandis que d'autres peuvent aisément en utiliser plusieurs espèces. Ils sont protégés des cellules urticantes de l'anémone de mer grâce à leur mucus qui contient les mêmes composés chimiques que les cellules urticantes. L'association du poisson clown et de l'anémone est une véritable symbiose car bénéfique pour les deux. D'une part le poisson clown protège l'anémone contre les poissons papillons qui ont une fâcheuse tendance à brouter les bras des anémones et d'autre part, fait constaté en aquarium, les poissons clowns apportent de la nourriture à leur anémone attitrée, sans toutefois le savoir. On ne connaît pas encore tous les détails de cette association et de l'acquisition du mucus protecteur, mais à première vue les jeunes ne sont pas immunisés et doivent acquérir cette protection et au début les contacts entre anémone et petit poisson ne durent pas. Ils vivent assez souvent en colonie dans une anémone et dans un groupe le plus gros est une femelle, les autres sont des mâles. Tant que la femelle est là il ne se passe pas grand-chose, mais si cette dernière disparaît, le mâle le plus grand se transforme en femelle. Les poissons clowns se nourrissent principalement de zooplancton et d'algues filamenteuses. Pour passer pour un grand spécialiste, sachez que Némo est le poisson clown à 3 bandes et qu'il ressemble au poisson clown du Pacifique pour les dessins et la coloration et je me demande si ce n'est finalement pas ce dernier qui est le véritable Némo car son aire de distribution va de la Papouasie-Nouvelle-Guinée à la Grande Barrière alors que celle du poisson clown à trois bandes s'étend des îles de Ryukyu aux Moluques en passant par le noud-ouest de l'Australie. Qu'a cela ne tienne ces deux espèces sont très recherchées par les aquariophiles car elles sont assez résistantes, mais on devrait plutôt se pencher sur la protection des espèces et surtout des récifs coralliens qui en ont bien besoin.